Friday, September 29, 2017

La sanctification d'Elliot Hodge/Sanctification of Elliot Hodge introduced by Doyle Davidson - Français

La sanctification d'Elliot Hodge - Part 2.2

Après avoir passé environ 8 à 9 rues, nous sommes arrivés à une résidence confortable située à l'ouest de la ville. Juste avant d'arriver à la maison, il m'a redemandé mon nom. Je lui ai dit de m'appeler Tom Jenkins. Voyez-vous, à cette époque j'utilisais le nom de mon beau-père. Ceci afin de faire état de la famille Jenkins. Nous approchâmes de la maison. Il rangea son petit wagon d'un côté de l'allée qui menait vers la maison, puis il ouvrit la porte, recula un peu et m'invita à entrer et à me sentir comme chez moi. Oh, que cela sentait bon !

Nous entrâmes dans ce qui s'est avéré être la salle à manger de la maison. La lumière était allumée, et assise à la table de la salle à manger, il y avait là une dame d'âge moyen et de forte corpulence qui cousait. A notre entrée, elle jeta un regard par dessus ses lunettes et, comme une maman, elle nous a chaleureusement accueilli d'un ''Bonsoir''. Cet homme s'appelait Jacques Crowson. Il a dit :''Katy, j'ai amené un de nos amis du Kansas. Je veux que vous fassiez la rencontre de Monsieur Jenkins. Nous échangeâmes des salutations, et franchement je ne sais pas vraiment comment cette introduction s'est passée car les choses se sont tellement précipitées et tout était si différent de ce que j'avais connu auparavant, alors je suppose que je fus assez maladroit.

Après y avoir été invité, je me suis assis dans un rocking-chair derrière le poêle et il commença à raconter comment il m'a rencontré et tout ce que je lui avait dit. Bien sûr, elle voulait en savoir plus sur ma mère et mon père. Comme vous le savez, l'histoire que j'avais à raconter était triste ; et voyant qu'elle souhaitait réellement savoir, je lui ai ouvert mon cœur. Mes nouveaux amis semblaient avoir un tel intérêt pour moi que je me devais de leur parler de moi-même. Après avoir passé un moment à discuter de ma petite histoire, elle m'a dit : je suppose que vous aimeriez une bonne tasse de café chaud. Je ne sais jamais qui Jim ramène à la maison, mais ils apprécient toujours une tasse de café.

Elle demanda à Jim de s'occuper de moi pendant qu'elle allait nous préparer un petite collation. Ecoutez, c'est la première fois que là, j'ai réalisé qu'il y avait dans ce monde des gens qui étaient bons. Après avoir pris la tasse de café chaud et la collation, il m'a dit que je pouvais dormir dans une pièce qui donnait juste sur la salle à manger. La bonne vieille dame a allumé la lumière de la pièce, a soulevé les couvertures d'un grand lit en plumes. Elle m'a parlé si gentiment que je souhaitais rester ici toute ma vie. Elle m'a dit que je pouvais y aller dès que je le souhaitais. Bien sûr, j'étais alors prêt et j'ai ressenti un grand besoin de dormir.

Après être entré dans la pièce et refermé la porte, je me suis assis d'un côté du lit et enlevé mes chaussures. Je me demandais encore quelles sortes de gens j'avais rencontré ; ils semblaient tellement bons de cœur et si différents de toutes les personnes que j'avais rencontré depuis mon départ de la maison. Pendant un bon moment, je suis resté éveillé en pensant à mes nouveaux amis, et en me demandant combien de temps cela allait durer, mais au bout d'un certain temps, j'ai fini par sombrer dans un sommeil paisible.

Le lendemain matin était très froid et je n'avais rien en vue. Je ne voulais pas aller à la maison, et je n'étais pas particulièrement préoccupé de trouver un travail parce que je ne savais pas ce que je pouvais faire. Tout ce que je savais – c'est que j'avais trouvé ce que je pensais être de vrais amis. Monsieur Crowson m'a demandé quelle avait été mon activité et je lui ai répondu que j'étais mineur de charbon. ''Combien de temps avez-vous travaillé à la mine'' m'a-t-il demandé ? Je lui ai répondu : ''J'avais douze ans quand je suis allé travailler à la mine.''

Il m'a alors demandé où j'allais et si j'avais un travail en vue. Quand je lui ai que je ne savais pas où aller et que cela m'importait peu tant que je ne retournais pas à la maison. Bien sûr, ma réponse a suscité de l'intérêt chez eux, et tous deux, ils m'ont demandé pourquoi. Je leur ai dit que je n'avais pas vraiment de domicile. Ils se sont montrés tellement bon envers moi, que je leur ai ouvert mon cœur et leur ai raconté toute mon histoire.

Je n'ai pas pu m'empêcher de laisser quelques larmes couler car j'ai réellement pensé que j'étais sans maison et sans amis. (A présent, mes amis, je veux vous dire ceci – quand vous avez perdu votre maman, vous avez perdu votre meilleur ami.) Tandis que je leur racontais mon histoire, ils étaient devenus très pensifs et attristés et tout ce qu'ils arrivaient à formuler c'est : ''Bon, bon.'' Madame Crowson était assise les larmes aux yeux et Monsieur Crowson m'a dit :''Regarde, Mon garçon, je pense pouvoir régler ta situation de façon à ce que tu puisses passer l'hiver avec nous et faire partie de notre famille. Je confectionnerai un autre wagon et tu pourras le descendre au dépôt, et là, tu pourras t'occuper des deux wagons au lieu d'un seul. Je te donnerai la moitié de la somme que tu auras gagné. Tu pourras rester en pension chez nous, et cela ne te coûtera rien, et la moitié de l'argent que tu auras gagné sera à toi.''

Je ressentais toujours ce besoin de vagabondage, duquel j'avais bien du mal à me séparer. Je voulais rester avec eux, mais aussi je voulais continuer ma route. J'ai alors regardé dehors ce blizzard qui venait toujours du Nord. Il faisait tellement froid que l'on pouvait entendre le trot d'un cheval dans la neige à une bonne distance de là. J'ai réfléchi à la situation et me suis demandé ce qui serait le mieux pour moi.

Monsieur Crowson m'a dit d'y penser attentivement. ''Parce que, bien sûr, je ne peux pas t'utiliser au printemps car les affaires diminuent, et se réduisent à un seul wagon. Je suis désolé pour toi, mais je veux réellement t'aider, et c'est la seule façon que je sache comment le faire'' a t-il dit.

Donc, j'ai regardé à nouveau le blizzard et me suis demandé comment est-ce que j'aimerais vendre des tamalès chaudes car je ne semblais pas être vraiment fait pour cela. Mais quand j'ai commencé à penser au lit douillet que j'aurais chaque soir et à la vrai nourriture que je mangerai, j'ai alors décidé de rester. Je leur ai dit que je ne savais pas comment vendre des tamalès chaudes, mais que la seule chose que je connaissais d'elles, c'est qu'elles étaient bonnes àmanger.

Ils m'ont assuré que tout irait bien et que ce serait pour moi une bonne façon d'obtenir des vêtements. Ils me dirent que j'avais fait le bon choix. Alors, l'affaire étant réglée, Jim et moi-même nous partîmes faire les provisions de la journée afin de confectionner des tamalès chaudes. Vers trois heures de l'après-midi environ, elles étaient prêtes et j'ai poussé mon wagon vers le devant du dépôt afin de vendre mon stock.

Avant huit heures ce soir là j'avais tout vendu et il me restait en poche 1,75 dollars. Cette somme me paraissait importante car jusqu'à présent j'avais gagné un dollar par jour. J'avais travaillé pour cinquante cents mais avant je volais et ma mère m'avait enseignée une rude leçon au son de la trique pour avoir chapardé seulement un gros oignon blanc.

Ce travail a duré jusqu'au printemps ; et bien sûr jusqu'à ce que l'activité soit insuffisante pour deux wagons. J'avais économisé un peu d'argent et possédais de bons vêtements à présent, alors un matin de Mars, j'ai dit aux Crowson que je pensais pouvoir partir un peu plus à la découverte du monde. Et donc, après m'avoir invité à revenir les voir quand je voulais, j'ai quitté mes bons amis et me suis dirigé vers le dépôt. Bien sûr, pour moi il était hors de question de payer un billet de train pour me rendre quelque part, mais j'ai attrapé un train qui allait à Hugo, Oklahoma.

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